Les petits établissements
Pour les établissements de taille moyenne ou modeste,au-delà des actions de partenariat et de coopération, l’enjeu des restrictions budgétaires actuelles ou à venir est principalement celui d’une mutualisation de leurs moyens humains, techniques et financiers par le truchement de trois instruments possibles :
- des regroupements locaux ou thématiques ;
- la constitution de pôles structurants à vocation territoriale [1] ;
- le rattachement des lieux les plus modestes ou les plus fragiles à des établissements dotés de moyens humains, techniques et financiers supérieurs.
Cette mutualisation permettrait de faire face à une pénurie de personnels qualifiés et de fournir d’indispensables moyens d’agir dans plusieurs domaines cruciaux : conservation / restauration ; animations / programmation : publications / activités éducatives et d’insertion : développement touristique / aménagement du territoire ; promotion et communication / qualité de l’accueil.
Des actions de formation seront bien entendu indispensables pour accompagner ces équipements dans leurs démarches de professionnalisation.
Surtout, dans des temps qui s’annoncent difficiles pour les institutions culturelles, il convient d’être vigilant quant à leur inscription dans les politiques publiques.
Alors que les professionnels de la culture s’interrogent sur leur avenir en raison des contraintes budgétaires soulignées précédemment, mais aussi du fait des risques d’instrumentalisation touristique, économique, politique, voire diplomatique [2], l’heure est à la démonstration du rôle positif que peuvent jouer les institutions culturelles pour accroître le bien-être des habitants dans différents domaines :
- impact culturel, artistique et scientifique ;
- apport de ressources éducatives et sociales ;
- développement des territoires, lui-même gage de retombées touristiques et économiques ;
- image et prestige des villes et des territoires.
C’est ainsi par la congruence entre mission des établissements et politiques des collectivités publiques qu’il sera possible de démontrer que les institutions culturelles, loin de représenter seulement une charge pour les contribuables, représentent en réalité de puissants instruments au service de la société, du développement de la citoyenneté et d’une économie de l’innovation et de la créativité.
[1] Cf. J.-M. Tobelem, Le nouvel âge des musées, les institutions culturelles au défi de la gestion, Armand Colin, 2010.
[2] Cf. L’arme de la culture. Les stratégies de la diplomatie culturelle non gouvernementale, dir. J.-M. Tobelem, L’Harmattan, 2007.
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