Confier des lieux culturels à des acteurs privés, une fausse bonne idée ?

La reconnaissance par l’Unesco au titre du patrimoine immatériel du « repas gastronomique des Français » s’est accompagnée de la nécessité de créer un ou plusieurs centres d’interprétation portant sur cette thématique. Les pouvoirs publics ont décidé de créer quatre lieux différents, à Lyon, mais aussi à Tours, Dijon et Rungis.

Les élus lyonnais ont fait le choix d’une implantation dans le prestigieux hôtel-Dieu, pour un coût de 17 millions d’euros ; et cela, en acceptant de sacrifier son musée d’Histoire de la Médecine (bénéficiant pourtant de l’appellation « Musée de France ») dans le cadre de l’aménagement d’un hôtel de luxe et d’espaces commerciaux. Un choix paradoxal pour un ancien hospice où exerça l’illustre médecin et écrivain François Rabelais.

Un modèle économique fragile

Alors que l’ouverture au public de l’équipement suscitait une certaine déception, les premiers mois d’exploitation ont vu l’accueil de moins de 150 000 visiteurs, dont un grand nombre de groupes scolaires, ne permettant guère d’espérer atteindre une quelconque rentabilité. La crise sanitaire est venue renforcer les fragilités d’un modèle économique fondé sur l’accueil d’importants flux touristiques et accélérer la fermeture – à la demande du prestataire – de la Cité de la Gastronomie. Comment a-t-on pu en arriver là ?

S’inspirer de la gestion privée

À la suite du tournant représenté par l’essor du New Public Management dans les années 1980, nombre de décideurs et d’élus considèrent que la gestion privée est sinon supérieure à la gestion publique, du moins que la gestion publique devrait s’inspirer des préceptes de la gestion privée (concurrence, performance, rentabilité). Dans un tel contexte, les partenariats public-privé ont été promus comme un modèle à suivre, permettant de concilier mission publique et efficacité privée, tout en brouillant les frontières entre les deux logiques d’intervention. Or la pertinence de ces contrats a fait l’objet de critiques de la part de différentes institutions, parmi lesquelles la Cour des comptes européenne et la Chambre des Communes britannique ; le monde académique s’est également saisi de cette question.

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