L’actualité livre plusieurs éléments qui soulèvent des interrogations concernant les orientations stratégiques du Centre Georges Pompidou.
- La démission de Robert Rubin de la présidence de la Centre Pompidou Foundation est un rude coup porté à la politique de collecte de fonds du Centre Pompidou (http://www.france24.com/fr/20120710-mecenat-une-nouvelle-equipe-a-tete-centre-pompidou-foundation et http://www.lejournaldesarts.fr/site/archives/docs_article/101876/la-nouvelle-presidence-de-la-centre-pompidou-foundation-sur-fond-de-polemiques-.php). Le message envoyé aux futurs donateurs du Centre est en effet incertain : qui prendra le risque de poursuites judiciaires intentées par le président du Centre si les appréciations portées sur les activités du Centre par un philanthrope ne lui conviennent pas ? Qui parmi les mécènes étrangers pourra comprendre que des critiques à l’égard d’une institution que l’on soutient par ailleurs semblent ne pas relever avant tout du débat public ?
- La politique tarifaire du Centre est à mettre en relation avec la mission que lui confie la collectivité publique, qui est de s’adresser au public le plus large possible et de fidéliser les visiteurs autant qu’il est envisageable. Avec un tarif d’entrée à 13 euros, même pour aller voir une exposition présentée à l’espace 315, se place-t-on dans les meilleures conditions pour y parvenir ? Comment comprendre – de surcroît – que les artistes (de même que les étudiants en art) se voient gratifiés d’une entrée à « prix réduit », soit tout de même 11 euros, alors que les fonctionnaires du ministère de la Culture bénéficient quant à eux de la gratuité ? Les artistes ne devraient-ils pas être considérés comme un public prioritaire ? Il est vrai que la « Maison des artistes » semble ne pas s’émouvoir de cette situation…
- Quant au Centre Pompidou mobile (CPM), unanimement (ou presque) salué par les médias, le moins que l’on puisse dire est qu’il est particulièrement coûteux, en particulier si on le compare avec le MuMO (http://www.musee-mobile.fr) ! D’autant plus quand on rapproche la somme que doivent acquitter les collectivités locales pour accueillir le CPM des moyens dont disposent nombre de musées : on ne peut que souligner à cet égard la faiblesse des budgets de fonctionnement des musées des villes où le CPM fait étape (http://www.centrepompidou.fr/pompidou/communication.nsf/0/46fd004752a36ae9c1257918002d3c01#etapes). S’il s’agissait d’accueillir dignement ces quelques chefs-d’œuvre, un dessein tout à fait louable, pourquoi ne pas les avoir exposés dans les musées de Chaumont, Cambrai, Boulogne-sur-Mer, Le Havre, Nantes ou encore Libourne ? (cf. http://www.latribunedelart.com/le-beaubourg-circus-a-pas-cher-a-d-alain-seban-article003601.html.)
Ces questions ne sont certes pas nouvelles. On pourra d’ailleurs lire à ce sujet l’article co-écrit avec David Alcaud : « Ouverture après travaux – la nouvelle stratégie du Centre Pompidou », art press, spécial « écosystèmes du monde de l’art », n° 22, 2001.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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