Il fallait s’y attendre : le ministère de la Culture, sur la pression semble-t-il des services du ministère de l’Économie et des Finances, vient d’annoncer que tous les dirigeants de grandes institutions culturelles devront obligatoirement disposer d’un diplôme en management.
Sans attendre, les directeurs des principales universités de gestion et de grandes écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, etc.) ont indiqué qu’elles étaient prêtes à proposer des modules de formation conçus spécialement à cette fin.
Ces derniers devront toutefois recevoir l’agrément du ministère de la Culture pour être reconnus comme des diplômes permettant l’accès à la direction d’établissements culturels de premier plan, qu’il s’agisse de théâtres, de centres d’art, de bibliothèques, de musées, de centres culturels ou encore de monuments.
Les associations professionnelles concernées n’ont – pour l’instant du moins – pas fait connaître leur opposition à ce projet gouvernemental, dans la mesure où il peut leur apparaître comme un moindre mal face à l’arrivée d’administrateurs qui revendiquent à présent la direction d’institutions culturelles et artistiques.
Quant aux écoles d’application telles que l’ENSSIB ou l’INP, elles étaient au pied du mur s’agissant de la dimension gestionnaire de leurs enseignements, car les personnels qu’elles forment n’accèdent plus automatiquement à la direction des bibliothèques ou des institutions patrimoniales.
Elles devront donc « muscler » leurs enseignements dans ce domaine pour pouvoir bénéficier elles aussi de l’agrément du ministère de la Culture pour les modules de formation continue qu’elles seront sans doute appelées à mettre en place ; l’objectif étant de ne pas céder trop de terrain aux écoles et autres facultés de management dans ce domaine stratégique.
Notons que cette mesure n’entrera pas en vigueur du jour au lendemain.
S’agissant des nouvelles nominations, les institutions concernées auront 3 ans pour s’y conformer.
S’agissant des personnels de direction en place, ils pourront soit suivre les formations correspondantes, soit bénéficier d’une validation des acquis de l’expérience (VAE) selon des conditions qui seront prochainement précisées par un arrêté ministériel.
Enfin, dans 5 ans, toutes les grandes institutions culturelles subventionnées à hauteur de plus de 50% par le ministère de la Culture devront avoir à leur tête un directeur (ou une directrice) détenteur (détentrice) d’un diplôme de gestion agréé.
Une révolution en perspective donc !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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