L’opération Marseille-Provence Capitale européenne de la culture 2013 est généralement considérée comme une réussite, pour les raisons suivantes :
- Modification de l’image de la ville de Marseille, à qui n’était pas spontanément attribuée, jusqu’à présent, la qualité de destination culturelle ; à tort bien sûr, si l’on tient compte de ses atouts pré-existants (architecture, paysages urbains, musées, vitalité des acteurs du spectacle vivant, de la musique et des cultures urbaines, etc.).
- Affluence lors des grandes manifestations gratuites dans l’espace public.
- Impact des aménagements prévus de longue date dans le cadre du programme Euroméditerranée et de l’ouverture – indépendante des manifestations de MP 2013 – du Fort Saint-Jean et du MuCEM (qui a fait l’objet d’un précédent billet).
Les écueils sont toutefois nombreux pour assurer une suite positive à l’année européenne de la culture :
- Éviter des coupes drastiques dans les budgets culturels des collectivités publiques
- Maintenir l’exigence en matière de programmation des équipements culturels (théâtre, musique, danse, expositions…)
- Conserver les acquis de MP 2013 en termes de coopération entre acteurs culturels, touristiques et économiques.
Restent un certain nombre de limites à la réussite de MP 2013 :
- L’opération laisse apparaître un déficit de plusieurs millions d’euros.
- La fréquentation touristique, en particulier de la part des visiteurs étrangers, est inférieure aux prévisions.
- Les retombées économiques sont moins élevées que ce qu’il aurait raisonnablement été possible d’espérer.
Les raisons sont les suivantes :
- Une certaine indifférence des responsables de MP 2013 à l’égard de la dimension marketing de l’événement (promotion, commercialisation, communication), en particulier à l’égard des marchés étrangers.
- Des erreurs de gestion, s’agissant par exemple de la fréquentation prévisionnelle de l’exposition « Le grand atelier du Midi » ou d’une tarification inadaptée (ex. 17 euros pour le billet couplé Palais Longchamp à Marseille / musée Granet à Aix-en-Provence).
- Une prise en compte insuffisante du potentiel touristique de l’opération.
Un enseignement à tirer en termes de leadership pourrait être le suivant : le responsable d’une manifestation d’une telle envergure doit être ou bien un expert des questions artistiques, assuré du concours d’une équipe de gestionnaires ; ou bien – situation moins favorable à notre sens – un « manager » de haut vol s’efforçant de faire prévaloir la plus haute exigence artistique.
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