La direction du Centre Georges Pompidou a souhaité nous recevoir à la suite de notre billet du 12 juillet 2012 consacré aux « choix problématiques » de l’établissement.

Après cet échange de vue, il semble toutefois que les 3 points suivants restent sujets à débat.

Du point de vue de la démocratisation de la culture.

  • La hausse tarifaire se poursuit, en dépit des avertissements de la Cour des comptes (http://www.option-culture.com/?p=4289). Et ce alors même que le Centre Pompidou (hors BPI) accueille 38% de cadres supérieurs et professions libérales (qui représentent 16% de la population active) d’un côté ; et de l’autre 11% d’employés (29% de la population active) et seulement 2% d’ouvriers (22% de la population active). Source : Centre G. Pompidou.
  • S’agissant du Centre Pompidou mobile (CPM), l’expérience confirme qu’il ne répond qu’imparfaitement aux objectifs de démocratisation qui lui ont été assignés. Il ne s’est rendu jusqu’à présent que dans des villes qui disposent d’ores et déjà d’un musée. Sa présence temporaire ne saurait à elle seule faire évoluer durablement la sociologie des publics de la culture. Son coût et sa conception technique (à la différence du MuMO) – dissuasifs pour les petites communes qui devraient pourtant être concernées en priorité – font douter de son efficacité culturelle – au-delà de son impact en termes de communication. Du reste, selon une étude réalisée par la SOFRES sur les publics accueillis lors de ses 3 premières étapes, il apparaît que « le CPM renforce fortement l’envie des individus ayant déjà une pratique muséale, ce qui représente l’essentiel des visiteurs ». Ainsi, « dans les 3 cas, les visiteurs sont plutôt des habitués des musées » (source : Centre G. Pompidou). Il aurait été beaucoup moins coûteux d’installer la quinzaine d’œuvres provenant du Centre Pompidou dans les musées des villes visitées, ce qui aurait au moins garanti que les publics visés en auraient franchi le seuil, gage de la possibilité de les fidéliser à l’avenir.

Du point de vue de la transparence.

  • Les chiffres de fréquentation, depuis l’instauration d’un billet unique forfaitaire, ne correspondent plus au chiffre des visiteurs, mais au chiffre des différentes visites réalisées le cas échéant par un même visiteur. Là encore, comme suggéré par la Cour des comptes, à quand une certification indépendante des données relatives aux publics, qui sont devenues un instrument de communication ? Notons à ce sujet que la direction du Centre n’a pas souhaité nous transmettre les données relatives à la billetterie, qui apporteraient sans doute un éclairage utile.

Du point de vue de la déontologie.

  • L’idée de susciter des ressources nouvelles pour le Centre Pompidou à travers des expositions payantes que l’on fait circuler à l’étranger (ce n’est pas le seul il est vrai à se livrer à présent à cette pratique) paraît à la fois contraire à l’éthique muséale et au code de déontologie des conservateurs. Notre expérience montre pourtant qu’il existe d’autres voies pour mieux fonctionner à moyens constants et dégager de nouvelles ressources n’entrant pas en contradiction avec la mission des institutions.

Qu’en pensez-vous ?


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