Projet et démarche stratégique

Signalons la dernière livraison de la Lettre de l’OCIM (http://www.ocim.fr/La-Lettre-de-l-OCIM-Sommaire-du,2256) consacrée à la notion de projet dans les musées, abordée à travers plusieurs contributions de professionnels.

Remarquons que les concepteurs de ce numéro, Serge Chaumier et Marie Bachy, n’utilisent pas le concept de « stratégie » à  propos des Projets scientifiques et culturels (PSC), ce qui soulève des interrogations.

OCIM 124

Y aurait-il donc une telle césure entre la démarche de projet et la logique stratégique ?

Le mot lui-même fait-il peur dans le monde de la culture, dans la mesure où il serait par trop lié aux sciences de la gestion ?

Il semble pourtant que le concept de stratégie puisse constituer un bon outil à la disposition des acteurs culturels pour provoquer l’adhésion des tutelles, des partenaires et des parties prenantes à leurs projets de développement.

Voilà sans doute un objet de débat, pour lequel vos contributions sont les bienvenues !


Commentaires

Une réponse à “Projet et démarche stratégique”

  1. A propos de stratégies.. c’est vrai que le mot est peu employé : je reviens d’une rencontre sur le Patrimoine qui avait lieu au Pont du Gard, et n’ai pas entendu de discours, de remarques, de question sur la stratégie. Les mots « positionnement » ou « marketing » sont aussi soigneusement évités en mode Culture.
    Un essai de réponse : une stratégie suppose des axes, et surtout de choisir. Donc d’éliminer. Pour les politiques de publics, mais cela serait vrai aussi de la conservation, ce qui me frappe c’est que les professionnels – et certains élus, qui ont fini par s’en convaincre – refusent de choisir. Par exemple un « bon » service est celui aura les moyens de tout « faire » : les publics jeunes, scolaires, les adultes, les touristes, etc…Et aussi les malades des hôpitaux, les personnes handicapées, les Comités d’entreprise , la politique de la Ville. Ensuite, Il faudrait peut-être insister sur un autre fait : les choix se font dans des catégories « classiques », mais non représentatives des publics d’ensemble d’une région. Or on sait tout ou presque des publics qui viennent. Et, comme on change peu l’offre, leur profil ne varie pas, ou presque pas. Par contre on sait si peu des publics potentiels ( Qui sont-ils, pourquoi et comment les joindre, comment faire pour qu’ils viennent visiter, écouter, etc…?) Bref, pour résumer , une stratégie des publics ne peut être une addition des différents programmes  » Culture », ceux qui s’accumulent avec les directives du ministère de la culture, ou dans les services, qui ont souvent copié ces directives au fil du temps, des régions, départements, communes et intercos, etc…Une stratégie, à mon avis, doit s’appyuyer sur les axes des politiques locales, créer des entrées qui peuvent y participer, ou les développer, et surtout envisager de nouveaux publics grâce à des choix dans l’immense vivier des publics potentiels locaux, ou touristes éfrançais et étrangers. Faire son deuil du « Je veux, je dois faire tout, et je n’y arrive pas… » est sans doute le début de vraies stratégies, non? Autre piste d’explication du refus de stratégie(s) : « découper » les publics, privilégier telle ou telle cible est l’inverse de ce « grand-public-le-plus-large-possible » que la République et Malraux nous empêchent de cibler, car peut-on, a-t-on le droit de préférer, quand on travail pour le Service Public, telle ou telle catégorie à telle autre? Choisir n’est, historiquement, politiquement, pas « possible », on doit la « même chose à chacun », principe d’égalité oblige.On n’aurait donc pas le droit de privilégier tel ou tel groupe – la discrimination positive n’existant pas en France – pour avoir des politiques efficaces ( moyens, personnels, locaux non extensibles, tout de même…). Cette piste pour répondre à tous les médiateurs ou conservateurs qui disent « OK, je devrais accueillir de nouveaux publics, je le sais mais je n’en ai pas les moyens, on verra l’an prochain, si on peut avoir un médiateur en plus. » (Même chose pour les conservateurs, « Je voudrais une personne en plus pour [terminer l’Inventaire, numériser, rechercher…] Donc on retombe aussi sur l’absence e choix et donc de stratégies. 🙂 evelyne ( pardon, c’est un peu trop long, je n’ai pas le temps de faire plus court ce matin!)

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