Quelques concepts

Organisation culturelle de marché (OCM)

Pour analyser le fait que certains équipements culturels paraissent ressembler aux entreprises du point de vue de l’origine de leurs ressources, de leurs modalités de fonctionnement et des stratégies mises en oeuvre – jusqu’à l’internationalisation – le concept d’ »organisation culturelle de marché » s’efforce de rendre compte d’une évolution qui plonge un certain nombre d’institutions ou de sites culturels dans des phénomènes de marché (mais pas obligatoirement des phénomènes marchands) ; qu’il s’agisse du financement, des ressources humaines, de l’organisation, de la gestion ou encore des phénomènes touristiques et de loisir.

L’identification d’un équipement ou d’un site comme « organisation culturelle de marché » peut avoir comme objectif – et comme résultat pratique – d’appliquer avec discernement certains préceptes managériaux et des structures de fonctionnement spécifiques à certains d’entre eux, qui pourraient alors être dotés de personnels spécialisés et de statuts juridiques adéquats (on peut penser à ce sujet au statut de la société à but non lucratif).

Ce qui n’empêche nullement par ailleurs de sensibiliser l’ensemble des équipements culturels à l’importance de la gestion, conçue comme étant au service du projet culturel, artistique et scientifique de l’institution.

 

Grand équipement de loisir culturel (GELC)

Se rapportent à la notion de « Grand équipement de loisir culturel » (GELC) les importants projets qui ont vu le jour ces dernières années à la charnière entre les parcs à thème et les structures muséographiques plus traditionnelles ; en considérant qu’il n’existe pas de véritable solution de continuité entre les musées, les centres d’interprétation, les parcs animaliers ou aquatiques, les centres de culture scientifique et les parcs à thème.

Il y a là l’indice d’une hybridation croissante entre structures privées et structures publiques dans le domaine du tourisme culturel et des loisirs, dans la mesure où ces projets sont le fruit de financements public/privé et répondent à une volonté de développement économique du territoire concerné.

Mais cela ne signifie pas pour autant leur équivalence, la frontière se situant sans doute autour de la notion d’organisation à but lucratif ou non.

Les GELC répondent par ailleurs à trois caractéristiques.

  • Primo, ils ont été créés ex nihilo, à partir d’une volonté locale de développement territorial autour d’équipements structurants destinés à créer des flux touristiques significatifs
  • Secundo, ils visent une fréquentation minimale de plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an
  • Tertio, leur thématique se situe à la frontière entre le divertissement et la diffusion scientifique, entre le loisir et la culture, entre le musée traditionnel et le parc à thème.

 

Musée (ou monument) municipal à vocation régionale (MMVR)

Il conviendrait probablement de favoriser la constitution de musées ou monuments municipaux (ou locaux) à vocation régionale, en référence aux bibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR).

Ceux-ci – dotés de moyens humains, techniques et financiers adéquats – pourraient exercer une action d’accompagnement de structures plus modestes agissant dans leur territoire, selon des modalités contractuelles à déterminer en fonction de la nature des besoins rencontrés ; qu’il s’agisse des questions de conservation, de recherche, de publication, d’animation, de formation, de promotion, de commercialisation, de communication ou de mise en réseau.

Jean-Michel Tobelem