Leadership et institutions culturelles 5 Le cas de Marseille-Provence Capitale européenne de la culture 2013

L’opération Marseille-Provence Capitale européenne de la culture 2013 est généralement considérée comme une réussite, pour les raisons suivantes :

  1. Modification de l’image de la ville de Marseille, à qui n’était pas spontanément attribuée, jusqu’à présent, la qualité de destination culturelle ; à tort bien sûr, si l’on tient compte de ses atouts pré-existants (architecture, paysages urbains, musées, vitalité des acteurs du spectacle vivant, de la musique et des cultures urbaines, etc.).
  2. Affluence lors des grandes manifestations gratuites dans l’espace public.
  3. Impact des aménagements prévus de longue date dans le cadre du programme Euroméditerranée et de l’ouverture – indépendante des manifestations de MP 2013 – du Fort Saint-Jean et du MuCEM (qui a fait l’objet d’un précédent billet).

MP 2013Les écueils sont toutefois nombreux pour assurer une suite positive à l’année européenne de la culture :

  1. Éviter des coupes drastiques dans les budgets culturels des collectivités publiques
  2. Maintenir l’exigence en matière de programmation des équipements culturels (théâtre, musique, danse, expositions…)
  3. Conserver les acquis de MP 2013 en termes de coopération entre acteurs culturels, touristiques et économiques.

Campagne MPRestent un certain nombre de limites à la réussite de MP 2013 :

  1. L’opération laisse apparaître un déficit de plusieurs millions d’euros.
  2. La fréquentation touristique, en particulier de la part des visiteurs étrangers, est inférieure aux prévisions.
  3. Les retombées économiques sont moins élevées que ce qu’il aurait raisonnablement été possible d’espérer.

MPLes raisons sont les suivantes :

  1. Une certaine indifférence des responsables de MP 2013 à l’égard de la dimension marketing de l’événement (promotion, commercialisation, communication), en particulier à l’égard des marchés étrangers.
  2. Des erreurs de gestion, s’agissant par exemple de la fréquentation prévisionnelle de l’exposition « Le grand atelier du Midi » ou d’une tarification inadaptée (ex. 17 euros pour le billet couplé Palais Longchamp à Marseille / musée Granet à Aix-en-Provence).
  3. Une prise en compte insuffisante du potentiel touristique de l’opération.

marseille provence 2013Un enseignement à tirer en termes de leadership pourrait être le suivant : le responsable d’une manifestation d’une telle envergure doit être ou bien un expert des questions artistiques, assuré du concours d’une équipe de gestionnaires ; ou bien – situation moins favorable à notre sens – un « manager » de haut vol s’efforçant de faire prévaloir la plus haute exigence artistique.

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Commentaires

2 réponses à “Leadership et institutions culturelles 5 Le cas de Marseille-Provence Capitale européenne de la culture 2013”

  1. Ayant suivi en partie le dossier, je partage votre analyse, notamment sur le point des raisons d’une réussite limitée et de l’insuffisante prise en compte du potentiel touristique.

  2. Pouvez-vous développer votre commentaire ?

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