Dans le journal Le Monde du 25 février 2012, l’homme d’affaires et collectionneur américain Robert Rubin, également président de la Centre Pompidou Foundation (on en trouvera la présentation en anglais ci-après), est interrogé par le journaliste Michel Guerrin.

Voici quelques-uns de ses propos, qui ne manqueront pas de faire réagir.

  • « On demande aux lieux culturels de s’inspirer du modèle américain, de trouver de l’argent, mais sans avoir encore ni les armes, ni la mentalité, ni la culture pour y arriver. »
  • « Les riches américains ne sont pas plus généreux que les riches français, ils sont juste moins imposés ou, plus précisément, « fiscalement encouragés à donner ». »
  • « On a donné à Koons les clés de Versailles [en 2008], on lui a fait une publicité énorme, son principal collectionneur américain, Eli Broad, était impliqué dans l’exposition, François Pinault, son collectionneur français, aussi, et le monde muséal français n’en a pas profité pour lui demander quelque chose en retour. »
  • « Un musée français devrait concentrer ses efforts sur l’essentiel : imaginer des expositions de haut niveau, sans être tenu par la rentabilité. »
  • Au sujet de l’exposition « Paris-Delhi-Bombay » (2011) : « Le président du Centre a affaibli la crédibilité de l’institution. »
  • « Qu’un musée adopte comme règle de ne plus prêter une œuvre sans y joindre une facture me désole (…) Je trouve affligeant de voir les présidents de musées, devenus voyageurs de commerce, louer des expositions clés en main un peu partout dans le monde. »
  • « Les gens riches ne veulent pas être séduits par des comptables. Ils veulent être séduits par des gens qui connaissent l’art, qui sont au contact avec les artistes, peuvent leur parler de leurs expériences, faire une analyse esthétique… »
  • A la question « un responsable de musée doit-il être un conservateur ? », il répond : « Oui. C’est le cas dans les musées américains (…) Ils ont, sous leur autorité, un administrateur chargé de la gestion, qui accompagne les projets et a l’œil sur les comptes. Mais c’est le conservateur qui est responsable devant le board, sorte de conseil d’administration, qui n’a pas peur de confier les clés à un homme de l’art. Car il sait qu’il est plus facile à un conservateur d’apprendre la gestion qu’à un gestionnaire d’apprendre l’art (…) Un décideur issu du sérail politique de l’État peut avoir des priorités et un plan de carrière qui ne coïncident pas avec les besoins scientifiques d’un musée, surtout en temps de crise. »

The Centre Pompidou Foundation is an American foundation dedicated to supporting the Centre Pompidou in Paris. The Foundation’s mission is to acquire and encourage major gifts of art and design for exhibition at the Museum. It fosters connoisseurship and a dynamic exchange of ideas through special events, exhibitions, and trips for art lovers that offer unprecedented access to artists, private collections, modern and contemporary architectural treasures, and world-class museums in the company of the Centre Pompidou curators of modern and contemporary art, architecture and design. The Foundation also publishes catalogues, translations, and other scholarly materials.

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