Cinquante ans du ministère français de la Culture

Malgré la qualité des intervenants au colloque international du Cinquantenaire sur les politiques culturelles publiques, c’est une célébration plutôt morose qui s’est déroulée (les 13, 14 et 15 octobre 2009 à l’Opéra comique) sur fond de crise et de RGPP (la fameuse « révision générale des politiques publiques »).

Manque de vision, de moyens et d’ambition, tels sont les qualificatifs fréquemment accolés à l’action du ministère de la Culture et de la Communication ces dernières années, où les préoccupations liées aux enjeux industriels de la culture ont semblé prendre le pas sur l’impératif de démocratisation culturelle et de vitalisation des territoires par les arts et la création.

Il convient toutefois de ne pas tomber dans plusieurs écueils.

  • Les reculs observés en matière d’accès aux équipements culturels (soulignés par la dernière enquête sur les Pratiques culturelles de Français) ne sauraient servir de prétexte pour « baisser la garde » dans ce domaine.
  • La progression de l’Internet, l’essor des pratiques amateurs et l’approfondissement de la décentralisation doivent au contraire constituer des instruments pour corriger les inégalités d’accès à la culture dans notre pays (voir sur ce sujet notre article dans la revue Espaces, n°274, octobre 2009, http://www.revue-espaces.com).
  • Sans oublier, bien sûr, l’indispensable développement de l’éducation à l’histoire des arts à l’école.

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Face au danger d’un repli de la fréquentation des institutions culturelles sur des publics « acquis » (cf. le recul, par exemple, des concerts de musique classique), il ne paraît pas très judicieux par ailleurs de poursuivre dans la voie d’une augmentation déraisonnable des tarifs dans les lieux de visite, au moment même où se produit une stagnation, voire un recul, du pouvoir d’achat des Français (un billet d’entrée à 15 euros par exemple pour l’exposition d’automne sur Louis XIV au château de Versailles ; ou, dans un autre domaine, une entrée à 17,50 euros au Mémorial de la Paix à Caen).

Reste que l’action des pouvoirs publics (au premier rang desquels les collectivités territoriales) dans les domaines du cinéma, des arts plastiques, du livre et de la lecture, des enseignements artistiques ou encore de la valorisation des patrimoines permet à notre pays de disposer d’une offre culturelle riche et diversifiée.

Dès lors, faisons attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !

Et vous, qu’attendez-vous du ministère de la Culture pour les cinquante prochaines années ?


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